La première semaine de purgatoire à Marseille a servi. Paris et sa petite couronne sont à leur tour en zone d'alerte maximale, mais les restaurants rouvrent ou restent ouverts sous c
« Sauf dégradation très abrupte des indicateurs, on doit laisser un peu de temps entre les premières mesures prises la semaine dernière et l'observation des effets » ; « on a été entendus sur le fait qu'il fallait arrêter les changements de pied incessants et se poser pour toutes les deux semaines évaluer les mesures » ; le Premier ministre a « réaffirmé la nécessité d'avoir un travail partenarial »… Avant l'intervention hebdomadaire d'Olivier Véran jeudi dernier, l'entourage du Premier ministre Jean Castex rencontrait physiquement ou en visioconférence les maires des grandes villes en zone d'alerte renforcée, dont Paris qui bascule avec sa petite couronne en zone d'alerte maximale ce lundi matin. Et une semaine après la fronde d'élus locaux à Aix et Marseille, dont le recours collectif en référé liberté, déposé par le président LR de la région Renaud Muselier contre l'arrêté préfectoral ordonnant la fermeture des bars et restaurants pendant deux semaines à Aix-en-Provence et Marseille, a été de surcroît rejeté mercredi dernier par le tribunal administratif de Marseille, des leçons semblent avoir été tirées.
Dégâts collatéraux
Ainsi lundi matin, c'est flanqué de la maire de Paris, Anne Hidalgo, que le préfet de police Didier Lallement, a annoncé le détails des nouvelles mesures de restrictions, prises par arrêté, qui s'appliqueront pendant quinze jours pour commencer à Paris et dans les trois départements de sa petite couronne, pour faire face à la progression inquiétante de l'épidémie du SARS-CoV-2 dans la capitale et permettre aux restaurants de rester en activité.
Les points les plus importants à retenir : la recension des clients pour les contacter au cas où, garder 1,5 mètre de distance entre chaque table, limiter le nombre de couverts par tablée et rendre obligatoires le masque en circulation dans la salle et le paiement à table. Objectivement, les restaurants sont « sauvés », mais Marcel Bénézet, président de la branche des cafés, bars et brasseries du Groupement national des indépendants de l'hôtellerie-restauration (GNI) ne cache pas ses appréhensions dans les médias depuis dimanche : « J'ai peur qu'économiquement et psychologiquement, les dégâts ne soient beaucoup plus importants que le coronavirus. »
Si l'on se réfère au point de conjoncture de l'Insee du 8 septembre, l'institut constate une perte de 133 100 emplois dans les secteurs de l'hébergement et de la restauration entre le 1er janvier et le 30 juin. L'Union des métiers des industries de l'hôtellerie (Umih), lui, redoute que 25% des emplois soient menacés et que les défaillances touchent 15% des entreprises d'ici à décembre. Cela représenterait 250 000 personnes au chômage sur 2020.
Seuils franchis
Lille, Lyon, Grenoble, Toulouse et Saint-Étienne, où la situation sanitaire continue de se dégrader, pourraient également basculer prochainement en zone d'alerte maximale. Paris, a expliqué Matignon, a « franchi, depuis plusieurs jours, les trois seuils qui correspondent à la zone d'alerte maximale. » Le taux d'incidence est supérieur, la barre des 260 pour 100 000 habitants ayant été atteinte à Paris et le seuil critique des 100 chez les plus de 65 ans. Quant au taux d'occupation des lits en réanimation pour les patients atteints de Covid-19, il s'élevait lui aussi au-dessus du seuil d'alerte maximale, à 36% en Ile-de-France, selon les chiffres de l'Agence régionale de santé (ARS), soit à 6% au-delà du seuil maximal.