Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility Repulp : Orange is the new Green | Sirha Food

Repulp : Orange is the new Green

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À Marseille, Victoria Lièvre, jeune Avignonnaise qui a de la suite dans les idées, fait gentiment monter sa petite entreprise, Repulp, qui revalorise des écorces d’agrumes en tasses. 

« Je crois que l’idée de recycler les écorces d’orange m'est venue en sortant les poubelles hyper lourdes du café où je bossais. Elles étaient pleines des oranges qu’on avait pressées pour les clients et ça m’a donné envie de réfléchir à ce que je pouvais en faire. » À l’époque, Victoria Lièvre est étudiante à Marseille et travaille au Café pour financer son master en design produit à l’ESADMM et, comme projet final, elle va présenter ce qui deviendra par la suite son business : la revalorisation des écorces d’agrumes en objets.

Kookabarra comme premier partenaire

« Mon travail est beaucoup basé sur l’observation et comme mes boulots ont souvent été dans le domaine de la restauration, j’imagine que ça a fait naître pas mal d'idées en moi. Puis j’ai toujours été passionnée de R&D dans le domaine des matériaux. » En l'occurrence, pour le projet Repulp, le matériau sera donc une sorte d’aggloméré d’écorces d'agrumes ! 
Pour se fournir en matière première, Victoria tente dans un premier temps de s’orienter vers de gros producteurs de jus d'orange, « mais quasiment aucun ne m’a répondu car je pense que la plupart n’utilisent pas vraiment de fruits frais… ». Elle se tourne donc vers des structures plus humaines. Le producteur cavaillonnais de jus de fruits Kookabarra, toujours en quête d’une approche plus responsable de son activité, sera le premier à lui fournir gratuitement les déchets de sa production.

Victoria Lièvre dans le petit local occupé par Repulp au sein d'une pépinière d'entreprises des quartiers Nord de Marseille. 

Niveau technique, le développement de la méthode aujourd’hui brevetée est relativement empirique. « La littérature est quasi inexistante au niveau de la transformation d’écorce, j’ai plutôt trouvé des choses sur la revalorisation de la drèche ou des coquillages, dont je me suis inspirée. »
Équipée d’un déshydrateur, Victoria expérimente d'abord dans sa cuisine en mélangeant les écorces à des liants « classiques » tels l'alginate ou des amidons transformés. Également issus de l’agro-alimentaire finalement. La formule parfaite trouvée, la jeune Avignonnaise travaille la granulométrie au broyeur. Une fois cette étape réalisée, les granulés d’orange partent chez Inovaplast, où les tasses sont moulées. « On est super content de bosser avec eux parce que ça a été hyper compliqué de trouver une structure qui était prête à mettre ses machines à notre service et s’adapter à nos contraintes techniques. » Car qui dit idée novatrice, dit bien évidemment nécessité d’adaptation ! Et si cette adaptation est majoritairement technique, elle est également esthétique.

L’écorce, un déchet hyper solide

« Au début, on était assez loin de ce qu’on avait envie de faire en termes d’esthétique mais, pour moi, ce qui prime c’est avant tout le processus. D’où tu pars, où tu arrives ! Mais, on ne va pas se mentir, une fois que tu quittes l’école, l’aspect esthétique prend beaucoup plus d’importance car il faut réussir à vendre ton produit. » Victoria s’est donc penchée sur le design de ses futurs contenants et surtout leur couleur. Grâce à l’utilisation des écorces d’orange ou de mandarine elle a réussi à obtenir une jolie teinte orangée que l’utilisation d’autres matières, comme le marc de café (dont les allemandes de Kaffeform se sont fait une spécialité), par exemple, ne permettrait pas. « L’autre avantage avec les écorces c’est qu’elles possèdent un taux de cellulose beaucoup plus important, ce qui en fait un matériau hyper solide. » Elle a également développé avec Inovaplast un moulage en deux temps qui permet d’avoir deux éléments avec des colorations différentes. Le succès ne se fera pas attendre puisque depuis le lancement en novembre 2021, Victoria a déjà vendu 1 500 pièces.

Le futur désormais, c’est l’aventure en impression 3D. « À partir de la matière première qu’on crée, on peut aussi imprimer des objets en 3D donc, à l’avenir, j’aimerais bien pouvoir bosser sur des petites collections capsules notamment sur des objets plus design comme des abat-jours ou du mobilier. »

Texte et photos Florian Domergue

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