L’Ube, nouvelle star des coffee shop !
Par Jean-Pierre Montanay
Bienvenue chez Kapé, premier coffee shop philippin à Paris. Depuis sa création, il y a un an, il ne désemplit pas, avec une arme de séduction massive : l’ube. Cette variété d’igname, originaire d’Asie du Sud-est et principalement cultivée aux Philippines, possède une spécificité en matière de gastronomie, une teinte violette quasiment flashy, qui enflamme les réseaux sociaux.
La guerre des couleurs est déclarée, avec en ligne de mire le matcha japonais et sa poudre fine de thé vert moulu. Comme son rival japonais, l’ube est bon pour la santé, rempli d’antioxydants et de vitamines, mais possède l’avantage de son prix : comptez 12€ le kilo pour de la poudre d’ube, contre une centaine pour le matcha.
Retour à la terrasse de Kapé, où Éva et Ambrine, toutes deux étudiantes, sont venues tester l’Ube Milk, un lait violet qui est l’un des best-sellers de la carte. « On a découvert ça sur Tik-Tok et la couleur étonnante nous a donné envie de gouter », nous confie l’une d’elles. Impression mitigée. « La boisson est magnifique, parfaite pour Instagram mais le goût un peu décevant » avoue Ambrine.
Personnellement, j’ai goûté l’ube latte, un café au lait glacé à l’igname. La couleur violette diluée dans le café noir est moins spectaculaire mais les saveurs de vanille et de noisette propres à cette racine se marient bien avec le café.
Détrompez-vous, L’ube n’est pas une niche mais une vague mondiale qui touche depuis quelques années l’Asie, tout naturellement, mais aussi des marchés plus occidentaux tel que les États-Unis.
Cette igname est aussi le marqueur visible d’un autre phénomène : la progression fulgurante des coffee-shops asiatiques. En Asie, on consomme d’ailleurs de plus en plus de café au détriment du thé. Ces coffee-shops comptent donc bien bousculer les codes traditionnels, du décor aux nouvelles techniques de fabrication du petit noir, de ce marché dominé historiquement par les Américains et les pays nordiques.