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Sirha Omnivore Paris 2022 : À fleur d’artisans

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Passé l’esplanade du Parc Floral, vous découvrirez la scène Artisan 2022, ouverte chaque après-midi 10 au 12 septembre, en lieu et place du Forum, qui occupera l’espace le matin.

Fidèle à son fil conducteur depuis maintenant plusieurs années, la scène Artisan accueille des producteurs qui prennent part à la résistance alimentaire et font découvrir des produits en compagnie de cheff.e.s. La scène met en lumière celles et ceux qui cueillent, ramassent, plantent, récoltent, pêchent, et recommencent, toute l’année, par tous les temps et au gré des possibilités. 
Comme le souligne Aïtor Alfonso, animateur de la scène cette année, on pourra découvrir « voir ces duos sur scène qui rappellent ce pont naturel et nécessaire entre celles et ceux qui produisent et ceux qui cuisinent ». Des métiers de l’ombre et de patience, parfois, méconnus, souvent.

Duos, trios, brio

Le végétal occupera une place prépondérante cette année. Les plantes, les fleurs, les graines incarnent ce retour à la terre de moins en moins timide, et désormais nécessaire dans nos assiettes. Valentin Moricet et Laurent Favre-Mot parleront de leur complémentarité entre récolte et révélation du produit dans l’assiette. À Rustic is the new chic, la table du Funky Favre à Dinan, leur duo « win-win » met en valeur le travail de la récolte et le respect de la cueillette à table. Curiosité également, Valentin est le seul en France à avoir réussi à produire un gingembre 100% breton sur ses terres. Le tandem a prévu de cuisiner un bel homard version rouleau de printemps, grâce aux épices, wasabi et fleurs comestibles qu’ils apporteront sur scène. La Ferme Sans Nom, imaginée par Juliette et Sylvain est un véritable prototype de ferme à l’écoute de son temps : « paysans-semenciers, et formateurs aux gestes paysans, dirigent cette ferme 100% manuelle, sans mécanisation ». Le but, revenir à la graine, à ses promesses et laisser le produit grandir en autonomie parfaite, jusqu’à sa récolte. Juliette et Sylvain évoqueront le cheminement qui les a amenés à réfléchir à leur structure.


C’est donc en duo, voire en trio que les artisans et chef.fe.s viendront parler produits, mais aussi de leur parcours et du sens de ce qu’ils font dans le paysage culinaire. Vous y découvrirez entre autres, Jérémy Fuchs, seul pêcheur professionnel du Rhin au côté du chef d’Alchémille, Jérôme Jaegle ; les merveilles de vaisselle fait main et maison de Romain Mahi ; ou encore les récits des jardiniers de Romain Meder. Ce sera, en tout cas, une plongée dans les métiers du terroir pour se rendre compte de leur rôle dans les combats alimentaires d’aujourd’hui.

 

Hannah Benayoun

Emmanuelle Marie : bon sang de bon sens  

La mer, elle la connaît, Emmanuelle. Elle la pratique, elle récolte ce qu’elle peut y trouver de mieux. Elle revend aussi, mais avec raison, avec droiture. Comme elle le dit sur ses réseaux, qu’elle manie avec verve et verbe, « une fille ne prend pas la mer ». Avant de devenir pêcheuse, elle travaille sur La Petite Laura aux côtés de son mari Jérôme et de Sylvain, le second dorénavant patron d'un bateau à coquilles. Emmanuelle s’occupait de la vente du homard, en difficulté il y a quelques années. Mais la pêche, elle l’a dans le sang et dans le bon sens. Elle veut y aller droit et pêcher avec raison. Il y a maintenant plus de trois ans, elle passe ses diplômes de navigante. 

Faire le lien avec le monde de la mer

La Petite Laura prend du galon pendant la crise sanitaire, les producteurs devant étoffer leur manière de vendre, Jérôme et Emmanuelle accentuent l’activité de la société grâce à un système de retrait de paniers de produits de la mer. Tout s’enchaîne : lieu éphémère, recettes – le crab roll grâce aux araignées qu’ils pêchent – et, bien sûr, un travail main dans la main avec les restaurateurs. Car Emmanuelle s’est fait une réputation auprès des chef.fe.s, notamment à Paris. Elle fournit le Georges V ainsi qu’une trentaine de restaurants parisiens, jouit d’un bouche-à-oreille efficace, construit sa réputation grâce à la qualité et la fraîcheur exceptionnelle des produits qu’elle propose. 

Toujours à bord, elle garde un lien avec le consommateur, souvent mis à l’écart des sujets qui tiennent à cœur aux pêcheurs. La mer, ce milieu si encadré, régi, régulé, parfois même déstabilisant tant il est opaque, et pourtant beaucoup de choses sont simples à comprendre. Sur ses réseaux sociaux, elle donne à voir et comprendre les beautés de ses eaux normandes chéries, témoigne de l’urgence de pêcher, d’aller vite, de l’épuisement qui gagne l’ouvrier de la mer quand il est sous pression. Baie de Granville, Jersey, Chausey… elle évoque son coin dans chaque post, elle cartographie, met en lumière les diversités des espèces, explique chaque moyen de pêche, la saisonnalité et prend le temps de rappeler qu’une étoile de mer pêchée est signe d’espoir. Et pousse parfois des coups de gueule à l’encontre des pirates malotrus qu’elle peut croiser… Oui, Emmanuelle a compris que tenir le lien avec le consommateur se fait par la connaissance, l’explication, le pourquoi du comment qui reste la clef ultime. C’est avec Bérangère Fagart (Sélune, Paris) qu’Emmanuelle évoquera le homard, sur la scène Artisan. 

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