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Produits alimentaires : les prix s’envolent

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La restauration, comme tous les secteurs de l’économie mondiale, est à la merci des conséquences de la hausse des prix des produits alimentaires. 

Utilisé depuis 1996, l’indice des prix des produits alimentaires est calculé chaque mois par la FAO. Il permet de mesurer la variation de prix sur une série de produits répartis en cinq catégories : viande, sucre, huiles végétales, céréales et produits laitiers. Depuis 11 mois, l’indice général est en hausse de plus de 28 points, dépassant en avril 2021 le seuil symbolique des 120 points, soit une augmentation de 30% par rapport au mois d’avril 2020, et atteignant son plus haut niveau depuis 2014.

Une flambée des prix due à la conjonction de plusieurs phénomènes et qui est loin d’être uniforme. La hausse la plus sensible concerne les huiles végétales (+ 100% par rapport à 2020) La forte spéculation sur les huiles de colza, de palme et de soja, à peine modérée par une baisse du cours de l’huile de tournesol, explique l’emballement sur ce segment. Même accélération pour le sucre (+ 60% par rapport à 2020). La forte demande asiatique et la baisse de production de certains grands acteurs comme le Brésil, ainsi que les inquiétudes sur la récolte française affectée par le gel, sont ici les premières responsables.

+ 66,7% pour le maïs, + 26,8 pour l’orge

Pour les produits laitiers, la très forte demande à l’exportation, notamment venue de Chine, couplée à une offre européenne en berne ont eu pour résultat un bond de 24,1% par rapport au niveau enregistré il y a un an. Du côté des céréales, et malgré une production de blé record (780 millions de tonnes), quatre des cinq plus grandes productions mondiales voient leurs prix augmenter sur l’année écoulée : + 86,5% pour le sorgho, + 66,7% pour le maïs, + 26,8% pour l’orge et + 17% pour le blé. Seul le riz a connu un léger recul de ses tarifs. Au final, l’indice général pour les céréales s’établit 26% au-dessus de son taux de mars 2020.
Les cotations de la viande se sont quant à elles cantonnées à une hausse de 5,1% par rapport à la même période de l’année précédente. Un chiffre relativement bas comparé au reste de l’index mais dont le détail est contrasté. D’un côté une augmentation sur les viandes ovines et bovines – liée à la contraction du volume d’élevage –  et de l’autre une chute de la viande porcine causée par le recul des achats de la Chine.

Insécurité alimentaire

Après une relative stabilité de l’indice des prix des produits alimentaire en 2018, 2019 et sur le premier trimestre 2020, cette hausse de longue durée et de grande ampleur aura sans aucun doute des conséquences sur l’économie mondiale. Si l’on est encore loin des seuils atteints lors de la crise alimentaire globale de 2007-2008, la tendance peut laisser craindre un embrasement dont les premières répercussions se feront comme toujours sentir dans les pays les plus pauvres. Le rapport annuel du Réseau mondial contre les crises alimentaires (GNAFC), publié en mai dernier, confirme en effet pour sa part la progression constante depuis désormais 5 ans de l’insécurité alimentaire dans 55 pays sensibles regroupant une population de 155 millions de personnes. Les conflits, les chocs économiques – souvent liés au Covid-19 – et les conditions météorologiques extrêmes sont les principaux facteurs de cette insécurité, mais la question des prix des produits alimentaires ne fait qu’attiser les foyers en cours.
Tout cela pourrait au final avoir un impact en Europe, d’une part sur les volumes de production des matières premières et d’autre part sur la répercussion des hausses de prix sur des secteurs comme la pâtisserie – concernée par la hausse du sucre et des produits laitiers – la boulangerie – touchée par la hausse des céréales – et la restauration en général – affectée par la hausse des différentes matières premières. De quoi renforcer les plaidoyers de nombreux professionnels pour une alimentation plus locale… 

Peyo Lissarrague

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