Feta grecque contre Mozza italienne : le match de l’été !
Par Jean-Pierre Montanay
Comment choisir, dans ce match entre deux fromages à la fois si proches mais tellement différents ? C’est le cruel dilemme quand les beaux jours annoncent l’arrivée des salades estivales, de la Caprese, mêlant tomates, basilic et mozzarella, à la fameuse Horiatiki, plus connue sous l’appellation de « salade grecque » qui se compose de tomates, d’oignons, de concombres, de câpres, et donc de feta.
Il faut d’abord trancher entre ces deux pays de la Méditerranée, deux cultures et deux ambiances. La mozzarella incarne à elle seule la cuisine de la botte qui use et abuse parfois de cette pâte filée au teint porcelaine, délicate et gouteuse, surtout si elle est confectionnée avec du lait de bufflone, une spécificité qui lui vaut une AOP. La mozzarella adore fondre sur une pizza napolitaine ou encore se mêler à des pâtes dans un pesto, mais elle excelle également dans la simplicité, accompagnée uniquement d’un filet d’huile d’olive vierge, par exemple. Attention cependant, la mozzarella n’est pas un sorbet. Les Français ont tendance à la servir trop froide, dans le but d’apporter de la fraicheur à leur salade, alors que les Italiens, eux, l’adorent tiède et à peine filée, à une température où ses saveurs s’expriment pleinement.
Adopter la feta, c’est préférer la Taverna à la Trattoria, le Parthénon au Colisée, la chèvre ou la brebis à la bufflone. Conservée dans la saumure, elle évoque, par son gout salé, les eaux cristallines et iodée des criques des Cyclades. Elle aussi, a gagné de haute lutte son AOP, qui, heureusement, nous épargne d’une feta danoise ou française, l’authentique feta AOP devant obligatoirement être produite au pays d’Aristote. Elle régale donc en salade grecque totémique, mais n’hésitez pas à la sortir de sa zone de confort en la mélangeant avec des œufs et des épinards pour farcir des feuilles de pâte phyllo croustillantes, en spanakopita.
Pour ceux qui regardent leur ligne avant de composer leur assiette, avantage à la mozzarella, moins grasse et surtout moins salée que la feta d’où la note D au nutri-score pour celle-ci contre une note de C pour la boule italienne. Le nutri-score a, lui, choisi son camp !