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Mâche-moi les basques : Deuxième partie d’une virée gastronomique sur l’euskal kostaldea

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Par Rodolphe Pelosse

(c) Clémentine Claudel

La côte basque, même à l’approche de l’hiver, dévoile un charme fou. Son climat revigorant à coup d’embruns d’un océan agité, mais aussi ses tables qui jouent les prolongations, alors même que les touristes ont rechaussés depuis longtemps leurs souliers de ville, et qu’ils s’apprêtent plutôt à les troquer pour ceux de ski. Pourtant, voici 5 adresses qui vont vous faire dire que, oui, même en décembre, la Côte basque est toujours une bonne idée.

APRES DEMAIN

Alors là, l’expérience foodeuse est tout sauf banale… Imaginez un dîner transformé en pièce de théâtre, avec pour thématique les sept péchés capitaux. Chaque péché devient un plat, accompagné de sa petite histoire.

On aime ou pas cette cuisine immersive, tendance du moment, mais la vraie question reste la même : est-ce que c’est bon ? Et la réponse est claire : oui, même très bon.

Les assiettes arrivent en petite quantité, travaillées comme des tableaux. Résultat, pas de lourdeur mais une succession de surprises gustatives. Et comme on est au Pays basque, avec des produits du coin, c’est la régalade.

Après, entre nous, cette mise en scène n’enlève ni n’ajoute à la qualité d’une cuisine qui se suffit déjà à elle-même. Mais ça fait tout de même son petit effet, alors c’est un grand oui !

📍 12 Av. Louis Barthou, 64200 Biarritz

✔️ Du mardi au samedi : 19h-21h30.

💶 50 – 80 €

DIALOGUE

C’est l’histoire d’un duo — Adrien Zedda et Thomas Bouanich — qui ont gentiment secoué la scène lyonnaise avec Culina Hortus, élu meilleur resto végé du monde, rien que ça ! Et puis… pouf, changement de décor : les valises dans le coffre, cap sur Biarritz. Ici, ils ouvrent un resto dizygote (on adore le mot) : même cuisine, mais deux salles, deux ambiances. D’un côté, la lumineuse et discrète salle du fond, version gastro tout en finesse. De l’autre, l’entrée boisée aux teintes douces, pour une approche plus… tapassonomique (si ça ne se dit pas, tant pis, on aura nous aussi inventé notre mot de la gastronomie), et autant dire que ça tapasse !

On ne va pas tourner autour du cochonnet : tout est parfait. Les assiettes, le service, le lieu (immense, mais tout doux, comme un hug en bois clair), rien ne dépasse. Et que dire de la cave à vin ?! Une pièce à part entière, remplie de trésors.

On s’attendait à un joli moment, mais on a quand même été épatés. Mention très spéciale à un dessert signé Margaux Boisson : crème glacée au lait d’avoine, peu sucrée, mais d’une gourmandise… mamma mia. Et puis ces pommes de terre, simples comme bonjour mais avec ce twist qui vous fait encore saliver trois jours plus tard… Allez donc les goûter, et vous nous en direz des nouvelles.

📍 11 rue du Helder, 64200 Biarritz

✔️ Mardi et mercredi : 19h - 23h

✔️ Du jeudi au samedi : 12h – 15h et 19h – 23h

💶 30 – 50€

LE KOMTOIR DES AMIS

À deux pas de la gare Saint-Jean — mais à mille lieues des parcours touristico-foodeux — se cache un petit resto sans chichi, avec juste ce qu’il faut d’allure simple pour qu’on s’y sente bien dès le seuil.

La carte ? Courte, locale, sans fioritures. Du vrai, du proche, du goût. Pour se rafraîchir à l’arrivée, les thés glacés maison vous attendent sagement : doux, désaltérants, un petit câlin pour le gosier.

Côté entrées, la salade pastèque–feta mérite sa mention spéciale : fraîche et sexy, relevée par ces minis concombres croquants qui claquent sous la dent (et donc sous le sourire). Juste à côté, un tartare de thon blanc qui flirte avec le ceviche — acidulé, joueur, un peu canaille.

En plat, une vive déposée sur un écrasé de pommes de terre tout en régression heureuse : c’est doux, c’est chaud, ça active la mémoire olfactive de l’enfance en une seule assiette. Et pour finir ? Une tarte aux figues locales pile-poil sucrée comme il faut, surmontée d’une crème fouettée qui nappe tout ça façon nuage complice.

Le rapport qualité-prix ? Imbattable, vraiment. Et le meilleur signe que l’adresse tape juste : à midi, la salle se remplit de locaux. Ceux qui savent. Ceux qui reviennent. Ceux qui ont déjà choisi leur table attitrée.

📍 7 Bd. du commandant Passicot, 64500 Saint-Jean-de-Lux

✔️ Du mardi au samedi : 10h – 23h

💶 30 – 50 €

OSTALAMER

Ostalamer, c’est le petit frère marin du très respecté Ostalapia — mais sans la partie hôtellerie. Ici, c’est la mer, la vraie, avec son vent, son sel, et ses plats qui sentent bon la braise et les embruns.

Alors, soyons honnêtes : au premier regard, un léger doute s’installe. Grande salle bien rectangulaire, terrasse tirée au cordeau… ça a un petit côté “restaurant de zone industrielle relooké façon bord de mer”. L’appel des grands espaces, mais pas dans le bon sens du terme, celui qui provoque plutôt un micro-stress, cette crainte de l’endroit trop vaste pour être sincère. Mais stop au délit de sale gueule. On respire, on s’assoit, et on laisse faire.

Et là, surprise. Le service est adorable, efficace, présent, jamais pressé. Malgré le nombre de tables, on ne se sent pas noyé, et franchement, c’est un exploit. La carte, elle, met les voiles : couteaux parfaitement nettoyés, suffisamment rare pour le mentionner, moules de compète, et surtout ce homard au feu de bois, merveilleusement cuit, entre tendresse et croustillant.

Au final, l’adresse qu’on croyait trop grande, trop sage, se révèle pleine de justesse. Ce moment où malgré une entrée sceptique, on ressort avec le sourire salé, la bouche pleine de mer et le cœur léger. Voilà, c’est ça, Ostalamer.

📍 160 route des Plages, 64500 Saint-Jean-de-Luz, France

✔️ Du mardi au jeudi et dimanche : 12h – 14h // vendredi et samedi : 12h – 14h et 19h30 – 22h

💶 40 € – 50 €

GERMAINE

Chez Germaine, il n’y a pas d’équipe, l’équipe, c’est Max. Et jamais le « Il est libre Max » ne pouvait pas avoir autant de sens. Breton pur beurre (demi-sel, forcément), passé par les cuisines de grands hôtels, il a fini par jeter l’ancre à Bayonne. Et ici, derrière son comptoir, il fait tout : chef, maître d’hôtel, sommelier, plongeur… le tout avec une bande-son subtilement rock en arrière-plan.

Douze convives, installés comme dans un sushi bar. Ça tombe bien, le Japon, Max s’en inspire fortement. Un pied dans l’archipel, l’autre entre les galets bretons et les collines basques. Résultat : un menu en cinq escales, qui change au gré des arrivages, de son humeur, et, littoral oblige, du sens du vent.

Et pendant qu’il dresse, Max raconte. Des histoires de pêcheurs, d’algues, de légumes croquants… Personne ne souffle, tout le monde écoute, un peu comme des gamins autour d’un feu de camp – sauf qu’ici, le feu est celui du barbecue japonais.

Max aime les producteurs locaux, les saisons, et… le gras. Mais le gras heureux, le gras harmonieux, le gras qui se cache sous des couches de subtilité et qui, une fois découvert, donne envie de lever son verre en signe de respect.

Bref : chez Germaine, on ne vient pas juste dîner. On embarque. Et Max tient la barre.

📍 27 quai Amiral Dubourdieu, 64100 Bayonne

✔️ Du mardi au samedi : 20h – 22h

💶 60 € – 80 €