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Marseille : 5 nouvelles adresses qui se distinguent

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La cité phocéenne abrite des pépites que l’Hexagone entière peut envier aux Marseillais, la preuve en cinq lieux, du restaurant gastronomique hybride au café-bar de quartier b

Kin, deux restaurants pour le prix d’un 

Marseille n’a pas beaucoup de grands monuments mais elle a beaucoup d’idées. Kin (abréviation de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo) en est l’exemple parfait : n’ayant pas envie de servir un menu gastronomique en 30 ou 40 minutes à l’heure du déjeuner, ce qu’on lui demandait parfois à Paris (où il a usé ses couteaux dans les prestigieuses cuisines d’Apicius, de Taillevent et du Violon d’Ingres) et constatant que les Français sont moins friands de haute gastronomie le midi, Hugues Mbenda et sa compagne Mathilde Godart ont décidé de couper la poire en deux. Un seul lieu mais deux établissements. Le soir, place à la cuisine d’auteur, au loup habillé de baies de passion et kokorima (la cardamome africaine), à l’épaule d’agneau de Sisteron assisté de gnocchis de banane plantain au citron. En journée, tout change : le nom (Kin devient Libala), la vaisselle, le jazz franco-congolais des années 1980 laissant place à des sons afrobeat plus rythmés avec la star nigériane Burna Boy en tête, le personnel qui reste mais troque chemise, pantalon et chaussures noirs pour la tenue de son choix doublée d’un tablier. Et le menu, toujours sous influences mais plus aguicheur, avec au hasard ce sandwich aux boulettes de bœuf épicées, ses légumes rôtis et sa sauce piment-arachide. 

📍 10, rue Francis Davso 13001 Marseille – 04.91.06.44.02 
✔️ Du lundi au samedi 12h-14h30 // Du mercredi au samedi 19h30-21h30 
💶 Plats du midi autour de 15€, desserts autour de 5€ // Menu gastronomique du soir 75€ 

Zinzin : épicerie-resto-librairie culinaire 

Anne-Sophie Baudoin est une jeune patronne de lieu, une vraie. Du genre à presser ses agrumes à la main juste pour faire plaisir à un client qui demande une orange pressée (évidemment pas à la carte). Du genre à dealer avec sa cheffe de cuisine pour qu’elle mitonne un petit frichti à un autre client affamé alors que tous les plats du jour sont partis en un clin d’œil. Et puis dès le matin par exemple, ça envoie du lourd dans l’assiette avec un muffin maison au comté et à la crème crue et un yaourt agrémenté d’une compotée de fruits cuits sur place (sans oublier les cookies maison, petits mais complètement zinzins sans mauvais jeu de mots). Où voit-on ça ailleurs hein ? Nulle part et c’est bien le problème : on aimerait un Zinzin en bas de chez nous, ce qui n’est pas le cas pour tout le monde sauf si “Anne-So” décide de dupliquer son bébé. Cuisine assez portée sur le végé et qui aime les trucs qui piquent (Alexandra, la cheffe, a même créé sa propre marque de sauce piquante vendue sur place). Mention spéciale à la sélection de livres culinaires vintage (ou pas) dénichée par Alix Hardy, ex-journaliste et cuisinière volante. Il y a un même un petit mot mignon sur une bonne partie des titres, comme dans les bonnes librairies. Bref, un coup de cœur - ouvert de 9h à 18h - qui a séduit beaucoup de Marseillais en quelques mois (venez tôt à midi). 

📍 18, rue Guy de Combaud-Roquebrune 13007 Marseille – 06.62.50.78.69 
✔️ Du mardi au vendredi 09h-18h // samedi 09h-15h 
💶 Environ 20€ le midi pour un repas complet 

Suffren : il suffit d’un cordon bleu au céleri 

À quoi reconnaît-on un excellent cuisinier ? À sa capacité à nous faire aimer un plat auquel on ne croyait pas. En l’occurrence un cordon bleu au céleri absolument orgasmique, rond, à la panure fine, un réconfort adulte mais un réconfort quand même. De toute façon, on savait déjà qu’Adrien Tran (ex-Verre Volé à Paris, ex-A Moro à Marseille), l’intéressé en question (et cofondateur de ce bistrot moderne avec son acolyte Paul Vincent) avait la main sûre en avalant en entrée sa demi-tartine de pain de campagne flanqué de rognons de veau et d’une sauce au yaourt et aux herbes. Ces garçons font du bien au quartier de Castellane, un quartier central mais moins intéressant qu’ailleurs culinairement parlant. 

📍 44, rue Saint-Suffren, 13006 Marseille – 04.86.68.22.66 
✔️ Lundi et mardi 12h-14h // Du mercredi au vendredi 12h-14h et 19h-22h 
💶 Environ 30€ le midi 

Nabu & Jéro : de la mer, du vin et des idées 

Vous avez la réf ? “Nabuchodonosor” et “jéroboam”, formats de vin en 15 et 3 litres. Manière de signaler qu’on boit bien dans cette cave à manger où la mer dicte (souvent) le contenu des assiettes. Ce bout de la rue de Lodi affiche certes du restaurant au centimètre carré mais Nabu & Jéro arrive à sortir du lot avec des assiettes malines : huîtres, œufs de truites ponzu ; tarama d’œufs de cabillaud fumés, crème d’Isigny et vinaigrette ; merlan mariné et frit avec de la chapelure japonaise, sashimi de pageot et sauce vierge au fenouil et à la menthe… Même la barbaque a de l’allure ici, comme cette bavette caramélisée servie en brochette avec pommes de terre rôties au citron et au miso. Les deux associés (Alexis Couët et Hugues-Emmanuel Le Quéré) ont la bonne humeur contagieuse en plus d’un parcours impeccable (les excellents Vivier à Marseille et Elmer à Paris). 

📍 24, place Notre Dame du Mont 13006 Marseille – 04.88.86.27.75 
✔️ Lundi, mardi, jeudi et vendredi 12h-15h // Du lundi au vendredi 18h30-01h30  
💶 Menu du midi à 25€, assiettes du soir entre 6€ et 18€ 

Maurice, le café-bar du XXIᵉ siècle 

Il a de la gueule cet établissement tout en longueur ouvert fin mars 2025, surtout quand on a connu le vieux rade qui le précédait. Attention, on n’a rien contre les rades, au contraire (surtout dans le livre du même nom du photographe Guillaume Blot qui a fait un carton en librairie) mais il faut dire que Quentin Maurice, le bonhomme derrière l’adresse a réussi son coup esthétique et ça commence dès l’entrée avec un immense comptoir en bois. L’autre grand atout, c’est l’ouverture de 8h30 à minuit, du mardi au samedi, avec un petit-déj’ aussi précis qu’une Rolex entre le pain de chez Salvator et le café de La Tisserie, deux des enseignes préférées des initiés de la scène food marseillaise et pas les plus connues. On allait oublier le joker qui fait toute la diff’ : le chef Henri Sallé, passé par les tables étoilées parisiennes Le Pantagruel, Les Climats et La Réserve. De quoi élever la cuisine du quotidien d’un resto de quartier. 

📍 76, rue de Lodi 13006 Marseille – 09.56.45.36.75 
✔️ Du lundi au jeudi 08h30-23h30 // vendredi 8h30-00h30 // samedi 09h-00h30 
💶 Menu déjeuner à 22€, environ 50€ à la carte le soir 

Par Ezéchiel Zhéra

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