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Serial eater : De la food, du design et du futur

Le 21 août 2020

Serial Eater – Food Design Stories, met à l’honneur trente années d’études de l’objet alimentaire. 

Serial Eater – Food Design Stories, met à l’honneur trente années d’études de l’objet alimentaire. 

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C’est probablement l’exposition la plus excitante du moment, et c’est le CID (Centre d’Innovation et de Design) qui la propose sur le site belge du Grand Hornu depuis juin jusqu’au 29 novembre prochain. Serial Eater – Food Design Stories, met à l’honneur trente années d’études de l’objet alimentaire. Sirha Food s’est entretenu avec le commissaire de l’exposition,  Benjamin Stoz. 


Comment définiriez-vous le food design ?

Le food design naît dans les années 90 entre la France et l’Espagne. On peut compter parmi les piliers de cette discipline qui descend du design industriel, Stéphane Bureaux et Marc Brétillot en France ou encore Martí Guixé pour la Catalogne. C’est une façon de concevoir l’aliment comme un objet, une tasse à café, un stylo ou un matériau, associé à une série de caractéristiques techniques, ergonomiques et évidemment culturelles. 
* Qui instaure en 1999 le premier atelier recherche en design culinaire en France (ndlr)


Quel était l’axe de réflexion premier pour cette exposition ?

C’était surtout une réflexion personnelle sur ma propre alimentation. Je suis un réel carnivore et je me suis retrouvé face à l'impact que je produisais en tant que consommateur de viande. C’est tout cela qui m’a amené à en savoir plus sur le food design, comme solution, comme perspective et même comme changement dans mon alimentation. 


Comment le design ramène vraiment à la question de l’alimentation ?



Les designers s’attellent à imaginer l’avenir de nos assiettes d’ici cinq ou dix ans, explorent de nouvelles techniques, de nouveaux aliments, d’autres ustensiles de dégustation. Ils vont dessiner des objets qui vont améliorer ou apporter une valeur ajoutée à ce que l’on va manger d’ici les prochaines années. 

"Serial eater"
Benjamin Stoz - Crédit : dbcreation


Pouvez-vous nous en dire plus sur les éléments exposés ?

Nous mettons en lumière plusieurs parties dans cette exposition. Une première qui est historique, ciblée sur le développement du food design, une partie contemporaine classée par profil de consommateur : le carnivore, le vegan, l’éco responsable et le gourmand. Dans chaque partie sont intégrés les projets de food designers actuels. On peut y retrouver la viande in vitro, comment les designers vont imaginer la forme qu’aura cette viande ou des bioréacteurs maison qui nous permettront de cultiver des algues, des imprimantes alimentaires 3D qui pourraient aussi produire des gâteaux secs en pâte d’insecte… Une des designers de l’exposition a notamment travaillé sur l’idée de la forme de la gourmandise, en imaginant de nombreux objets comestibles, chacun a sa perception de la gourmandise, c’est très personnel.  

"serial eater grand hornu"
Exposition "Serial Eater" Grand Hornu - Crédit : dbcreation Anthony Dehez


La situation sanitaire amène une nouvelle réflexion sur l’alimentation, plus de responsabilité. Est-ce que votre exposition a une autre résonance dorénavant ?

Complètement, je remarque lors des visites qu’il y a une vraie prise de conscience. Ce qui revient le plus souvent, c’est une véritable réticence envers la viande in vitro, cette viande qui pousse en laboratoire. On s’interroge sur les insectes, leur consommation et bien sûr, technologie et alimentation. Peut-on concilier cette technologie et l’authenticité du produit, cette peur de la technologie dans l’alimentation est vive. Les projets qui sont présentés parfois dérangent et mettent les gens mal à l’aise, il faut que le visiteur puisse se poser plein de questions, même déstabilisantes. Le but de cette exposition est qu’elle ait suscité des questions et que l’on ait pu répondre à d’autres. Que suis-je prêt à accepter de mettre dans mon assiette et que dois-je refuser ?


Serial Eater : Food Design Stories


Commissaire et scénographe : Benjamin Stoz
Graphiste : Laetitia Centritto
Site du Grand-Hornu 
Rue Sainte-Louise, 82 
7301 Hornu – Belgique

Du lundi au vendredi de 8h à 16h30 
[email protected] 
T : +32 (0) 65 61 39 02