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Recruter pour la reprise : le challenge

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Après six mois de fermeture, les restaurateurs voient la fin d'un tunnel au bout duquel ils peinent à recruter pour reconstituer leurs effectifs, dispersés.

Quel que soit le canal, réseaux sociaux ou sites web, les offres d’emploi , du bistrot de quartier au trois-étoiles, dans la restauration ces temps-ci pleuvent. Pour tous les métiers, de la plonge à la direction de salle en passant par la sommellerie et les différents postes de cuisine. « Sur un panel de 7000 entreprises, 34% envisagent d'avoir des difficultés de recrutement au moment de leur réouverture », disait au Figaro, Hervé Becam, vice-président confédéral de l'UMIH, s’appuyant sur une nouvelle étude réalisée auprès des membres des principaux syndicats de la restauration. 

Crise de foi

C’est que le trou noir de six mois à cause de la crise sanitaire, une douloureuse traversée pour la restauration, a rebattu pas mal de cartes. Fermés administrativement depuis le 30 octobre 2020, 107 000 établissements avaient mis leurs effectifs au chômage partiel, ou avaient licencié pour sauver leurs murs… Bilan : l’UMIH estime que 100 000 salariés manquent à l’appel, pour diverses raisons, pour la réouverture des terrasses dans un premier temps et du service en salle le 9 juin. 
Une véritable crise de foi en leur métier. Les confinements ont favorisé des déclics chez certains, des doutes également, voire des crises existentielles. Certains ont repensé leur quotidien, voire se sont reconvertis, se tournant vers un métier qui apporte stabilité, confort et sens, en sachant que la restauration est un métier dur, qui mobilise les soirs, le week-end et rarement bien rémunéré.  « Il y a également certains salariés qui attendent de voir comment va se dérouler la réouverture avant de se prononcer sur leur retour », prévient Hervé Becam. Ainsi, en Gironde, plus de 3 000 collaborateurs vont manquer à l'appel sur un total de 15 000 emplois dans le secteur.

Espoir

Sur ce tableau noir, quelques lignes d’espoir tout de même pour les professionnels de la restauration qui ont été en activité partielle pendant plusieurs mois, rouillés en quelque sorte : des formations courtes pour retrouver les automatismes, financées par l’État. Certaines antennes de Pôle Emploi organisent des journées dédiées au secteur et une start-up est même tombée à pic. Jobs & Chefs, qui ne propose que des emplois et des formations liés aux métiers de la cuisine : apprentis, commis, chef de partie, chef de cuisine, etc. La start-up, montée par deux jeunes trentenaires, un cuisinier, Clément Gallais, (ex-Michel Sarran et Marc Veyrat avant de devenir chef de cuisine en Australie et au Chili, reconverti chef à domicile pendant la pandémie), et sa sœur, Hélène, spécialisée dans la communication, est née de la prise de conscience des difficultés qu’ont les chefs à recruter du personnel adéquat et de la pertinence de mettre en relation restaurateurs et candidats sur une plateforme dédiée. Solidaire du secteur en crise, Jobs&Chefs est en accès gratuit, sur le web et leur application mobile, jusqu’au 15 juin.

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