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Événementiel : on s'assied et on plafonne à 5000

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En 2019, le secteur évènementiel professionnel englobait en France 1 200 foires et salons, 3 000 congrès ainsi que 380 000 évènements d’entreprise et institutionnels. 50 millions de visiteurs se rendaient chaque année dans les salons et congrès (dont près de 20 millions d’internationaux), selon les chiffres fournis par l’Union des métiers de l’évènement (Unimev). La pandémie liée au coronavirus fragilise toute cette économie. L'impact pour l’année 2020 : 33 milliards d'euros de pertes (1), selon l'étude (toujours en cours) de l’Unimev, 455 000 emplois concernés (événementiel et tourisme) dont 40 000 directs (acteurs de l’événementiel).

Adaptation

Relever la tête, les organisateurs le veulent, selon une étude réalisée par l’Ifop pour Weezevent en mai 2020. L’annonce jeudi 18 février de Roselyne Bachelot devrait donc rebooster leur moral : les grands festivals d’été pourront se dérouler sous certaines conditions. Les spectateurs répondront-ils présents ? L’étude de l’Ifop pour Weezevent le laisse présager. 
Elle montre que 93% des personnes interrogées (2) se disent en manque d’évènements à la suite du confinement. 100% d’entre elles comptent pratiquer de nouveau ces activités. « Il est nécessaire que les organisateurs répondent à ces attentes », synthétisent les auteurs de l’étude. « Il y a des positions à gagner dans ces moments compliqués. Il faut, sans faire n’importe quoi, se montrer et investir », entame presque en écho Philippe Jugé, organisateur de Planète Bière, France Quintessence (spiritueux) et Paris Cocktail Festival. « L’enjeu est d’envoyer des signaux positifs pour l’ensemble de la filière, et redonner de la confiance aux gens. »
Le maître-mot, c’est l’adaptation. Philippe Jugé a regroupé les trois salons le même week-end les 18 et 19 octobre au Paris Event Center, seule date disponible. La journée grand public a été annulée (3 800 personnes vont être remboursés). Le salon a été maintenu pour les seuls professionnels, qui doivent dorénavant réserver un billet avec une heure d’arrivée pour gérer le flux de personnes. « Cela fonctionne très bien » se félicite Philippe Jugé. Les exposants ont répondu présents, et les retours négatifs sont très peu nombreux. 

« ROCK EN CHAISE »

Karen Servaty organise le Food Hotel Tech, à Nice et Paris. Le salon niçois a été reporté au 13 et 14 octobre, celui de Paris définitivement annulé. « Il y a tellement d’évènements dans ce domaine à cette période de l’année que cela n’aurait pas été très juste vis-à-vis des exposants et des autres salons. » L’adaptation pour Karen Servaty, ce fut l’organisation d’un salon virtuel en juin, pour répondre aux mieux aux attentes de ces clients.
Le festival Rock en Seine, à une bien plus grande échelle, a également innové. L’évènement, qui a accueilli 100 000 festivaliers en 2019, a organisé un seul concert avec une vingtaine d’artistes, jeudi 27 août, pour une jauge de 1 500 personnes invitées (et une retransmission en direct à la télévision et à la radio). « C'est une soirée manifeste, un témoignage d'espérance et de volonté, celles de continuer à travailler sous les formes possibles dans le cadre sanitaire que nous connaissons », a expliqué le président de Rock en Seine Emmanuel Hoog (3).
Rock en Seine va donc se transformer en « Rock en Chaise » : les grands festivals d’été pourront avoir lieu, dans le respect de la distanciation sociale avec une jauge limitée à 5 000 spectateurs. Si quelques-uns ont annulé leur édition 2021 (à l’instar de Garorock), la grande majorité s’adapte, tels les Francofolies de La Rochelle (du 10 au 14 juillet ) ou le Festival interceltique de Lorient (du 6 au 15 août). Idem pour d’autres grands évènements, tel le Sirha Lyon, repoussé du 23 au 27 septembre prochain, dix jours après le festival Omnivore.

En mai dernier, 93% des personnes interrogées se montraient inquiètes de pratiquer des activités dans le contexte actuel. « Les mesures sanitaires sont très contraignantes à mettre en place mais nous devons être responsables. En plus du protocole obligatoire, nous avons mis en place des crachoirs individuels, nous lavons les verres plus longtemps, à des températures plus élevées », énumère, en guise d’exemple, Philippe Jugé. 
L’optimisme, les semaines éreintantes passées à jongler avec des mesures sanitaires mouvantes, à trouver la meilleure solution possible, se heurtent aussi à une réalité économique. « L’évènementiel emploie des milliers de personnes », rappelle Florence Corre, directrice de la communication des Vignerons indépendants, qui organise 14 salons chaque année dans l’Hexagone et n’en avait jamais annulé un seul en quarante-deux ans d’existence (trois annulés en 2020), « il ne faudrait pas que la situation perdure trop longtemps ». 

Quentin Guillon
(© Romain Guittet)

(1) 16,8 milliards d’euros de pertes de chiffre d’affaires au détriment de l’ensemble de la chaîne de valeur de l’événement ; 16,2 milliards d’euros de pertes de ruissellement au détriment des acteurs du tourisme dans les territoires, selon l’Unimev.

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