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Voyager durable : l'heure est au choix

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Le site néerlandais de réservation Booking.com a réalisé une grande étude auprès de 33 000 personnes sur leurs futures vacances et leurs choix durables.

En février 2023, Booking.com, géant de la réservation d’hôtellerie et de vols en ligne a réalisé une étude conséquente sur l’articulation du pouvoir d’achat des populations et leurs futures vacances responsables. Concernant les voyages, 33 228 personnes réparties dans 35 pays et territoires ont répondu sur leurs intentions d'être plus en phase avec les conjonctures actuelles.

L’OMT valorise un tourisme en bonne santé

Dans son dernier baromètre du 9 avril 2023, l’Organisation Mondiale du Tourisme s’est félicitée d’un retour en force du tourisme mondial en ce début d’année, après quelques années de fort ralentissement. Sur le plan international, quelques chiffres : les arrivées internationales atteignent, au premier trimestre 2023, 80% de leur niveau d’avant la pandémie. Il y aurait eu 235 millions de touristes internationaux au cours des trois premiers mois de 2023, plus du double qu'à la même période en 2022. Les données de l’OMT analysent également la reprise par sous-région et par destination.
Concernant l’Europe, elle tire son épingle du jeu grâce à un fort accroissement du tourisme inter-régional. En ce début d’année, elle aurait retrouvé son niveau de tourisme d’avant la pandémie. Cependant, l’OMT réaffirme que le tourisme doit se moduler aux attentes et aux urgences actuelles : « La reprise du tourisme est aussi soumise à un certain nombre de défis […] la situation économique demeure le principal facteur pesant sur la reprise efficace du tourisme international en 2023, sachant que l’inflation élevée et la hausse des cours du pétrole font augmenter les coûts du transport et de l’hébergement. On s’attend à ce que, de plus en plus, les touristes fassent davantage attention au rapport qualité-prix et voyagent plus près de chez eux ». 

Le défi : voyager mieux

Cependant, selon l’étude publiée en avril par Booking, l’actualité est au centre des préoccupations des populations, tous pays confondus et cela impacte la vision globale des gens sur le sens à donner à leurs congés, notamment aux vacances. En effet, le climat anxiogène relaté quotidiennement par l’actualité (contextes sociaux-politiques fragiles, éco-anxiété des plus jeunes, inflation record et crises alimentaires) redessinent les projets de voyages des individus. La sécheresse annonce déjà la température de cet été. Il sera suffocant et l'eau manquera dans beaucoup de régions en France. Des mesures ont déjà été prises notamment dans les Pyrénées-Orientales, où le préfet a préféré prendre les devants, interdisant les piscines hors-sol, très gourmandes en eau. Les régimes d'alerte s'enchaînent et les Français ne se fermeraient plus à transformer leurs congés estivaux en vacances plus raisonnées.

Selon l’étude de Booking, 77% des Français interrogés souhaiteraient réellement rendre leurs vacances plus responsables : que ce soit sur le plan écologique évidemment, mais également rattacher le tourisme à la connaissance plus accrue d’un lieu et de son terroir, créer du lien avec les personnes sur place, comprendre la nature environnante et ses enjeux. Cependant, les options sont minces, et la dimension de cherté est réelle. Faire mieux, parfois avec moins, a un coût, surtout dans le tourisme locatif et local. Avec l’inflation qui gagne du terrain, 54% des personnes interrogées ont estimé que les options durables sont trop chères, malgré les urgences écologiques. Une partie de celles et ceux qui souhaitent malgré tout sauter le pas appellerait à une responsabilisation des acteurs de la réservation de voyage, notamment via des options de voyage labellisées, des certifications sérieuses. D'après le rapport, 59% du panel aimerait séjourner dans un établissement certifié, gage de transparence de cet engagement. Des coups de pouce sur les prix auprès des consommateurs inciteraient à se tourner vers les alternatives raisonnées.

Mais au-delà du pan financier, les voyageurs français notamment, sont 44% à être réellement perdus quant aux possibilités. Ils ne savent pas où s’adresser pour construire un voyage durable complet, de A à Z. Booking affine en affirmant qu’une fois sur le lieu de vacances : « si 78% des voyageurs recherchent des expériences authentiques représentatives de la culture locale, 39% ne savent ni comment ni où trouver ces visites et activités qui permettent de créer du lien avec les communautés locales ». Les sites internet consacrés au tourisme durable ne sont pas forcément les premiers qui arrivent sur la toile et se découvrent souvent grâce au bouche-à-oreille.

De petits gestes en voyage

Bien que de réels efforts soient mis en place par les structures locatives, sites internet de réservations ou agences de voyage pour pousser les futurs touristes à opter pour des logements ou lieux de villégiatures raisonnés, le portefeuille peine à suivre. En tout cas pour 2023, le bouleversement des habitudes locatives n'aura pas lieu. Bien que le tourisme soit en bonne santé, le pli vers plus locations responsables n'est pas encore pris car elles sont onéreuses. Embellie cependant : les choix de la plupart des voyageurs interrogés montrent que les gestes et habitudes du quotidien en vacances pour insuffler cette dimension responsable à leurs congés sont  concrets. D'après le rapport de Booking : 67% du panel affirme d'ores et déjà éteindre la climatisation en été systématiquement s'ils ne sont pas dans le logement (37% de hausse par rapport à 2022). 79% d'entre eux éteignent lumières et appareils connectés si absents du logement et la moitié des interrogés observe rigoureusement le tri des déchets sur le lieu de vacances. Le tourisme dit régénératif prend également lui aussi de plus en plus de place. Ce concept engage le voyageur à rendre l'espace dans lequel il évolue intact, voire meilleur, après son passage. En expérimentation en Nouvelle-Zélande comme nous l'apprend le média GEO, le tourisme régénératif pourrait permettre aux individus d'agir sur leur écosystème de manière positive, des gestes les plus simples à des chantiers d'amélioration plus grands.

Côté bas carbone, l'avion commence à être boudé par les voyageurs, du moins sur le territoire français. L'opération séduction de la SNCF pour retrouver ses voyageurs après la pandémie a également payé puisque le train reste privilégié pour les longs trajets sur le territoire français. L'essor de la location de voitures électriques n'est plus dérisoire, ainsi que le retour en grâce des transports en commun, sans oublier l'usage des vélos en libre service. Ces petits gestes permettraient probablement aux touristes d'être plus en lien avec les villes visitées, tout en valorisant les structures urbaines publiques, mises au service de tous les publics. D'après Booking.com, à ce jour 500 000 hébergements seraient reconnus comme durables à travers le globe. Un début certes, mais encore bien trop timide face au défi du « voyager mieux ».

HB / © Zachary Staines
 

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