Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility Le citron de menton : une IGP trop contraignante ? | Sirha Food

Le citron de menton : une IGP trop contraignante ?

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Par Jean-Pierre Montanay

Les amateurs d’agrumes ont toujours un petit faible pour le goût unique du plus célèbre des citrons, celui de Menton. Son équilibre si subtil entre acidité et douceur est obtenu grâce à un microclimat tropical et exceptionnel, qui lui permet de prospérer sur les hauteurs de la station balnéaire depuis le 15ème siècle. Il y a dix ans, il prenait même du galon en bénéficiant d’une Indication Géographique Protégée. Une IGP qui a fait de cet agrume le « prince » des citrons, plébiscité par les chefs, et particulièrement les pâtissiers. Depuis quelques hivers pourtant, il traverse une crise d’identité provoquée par le dérèglement climatique : tantôt soumis à des épisodes de pluies abondantes comme lors de l’hiver dernier, ou à de rudes sécheresses comme ce fut le cas en 2022 et en 2023. Il est souvent soit trop malingre, par manque d’eau, soit au contraire en surpoids, gonflé par les précipitations. Dans les deux cas, le citron de Menton est inapte à la catégorie A, la seule à bénéficier de cette IGP. Il faut dire que le cahier des charges est drastique : pratiques culturales, distance entre les arbres, conditionnement et, bien sûr, une taille réglementaire précise. L’agrume doit mesurer entre 53 et 90 millimètres et pas un de plus sans compter que les spécimens déformés ou tachés, eux aussi, sont déclassés. Résultat, un sérieux manque à gagner pour les producteurs qui écoulent à des prix deux fois moins élevés ces citrons sortis des clous alors que, ni leur qualité, ni leur goût n’en sont altérés. Sous la pression des agriculteurs, des dérogations avaient été autorisées en 2022 pour maintenir l’IGP dans certains cas. Aujourd’hui, il est question non pas de réagir après chaque aléa mais plutôt d’anticiper en mettant en adéquation les contraintes et les normes avec la réalité du climat actuel ; c’est le prix à payer pour sauver celui qui est surnommé le « caviar » de la riviera. 

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