À partir du 1er juin, feu vert à la consommation dans les cafés et restaurants chez nos voisins italiens, parés à une nouvelle normalité.
Ce mardi, les Italiens pourront consommer à l'intérieur des bars, prendre un café au comptoir et aussi manger à l'intérieur dans les restaurants. Une étape supplémentaire après celle débutée le 26 avril, quand les activités de restauration avaient repris le service à l'extérieur. Des espaces extérieurs ont fleuri dans de nombreuses villes, de Bologne à Rome en passant par Turin et Milan, redonnant vie aux places, coins et ruelles des centres urbains.
Une véritable bouffée d’air frais pour le monde et l’économie de la restauration italienne. 70 000 industries agroalimentaires et 740 000 exploitations agricoles tout au long de la chaîne d'approvisionnement sont impliquées dans la restauration, occupant 3,6 millions d'emplois. Malgré la crise et les fermetures imposées, pendant les mois de restrictions hivernales, de nombreux protagonistes du food service italien ont repensé leur format en proposant de nouveaux services ou en mettant en œuvre d'autres, complètement inédits.
Le mot clé de l'année, dans tous les secteurs économiques, dont la restauration, est en tout cas « numérisation ». Avec la montée vertigineuse du travail en mode smart-working, rien qu'en 2020, 77% des locaux fonctionnaient grâce au service de livraison à domicile. D'autres entrepreneurs se sont lancés dans le secteur de la dark-kitchen ou de la cuisine virtuelle, concept qui avait déjà connu un essor en des temps pré-pandémiques. La dark kitchen, c’est un restaurant qui n’accueille pas de clientèle, et dont la cuisine prépare uniquement des commandes pour la livraison.
À Rome, le nouvel atelier artisanal entièrement dédié à la soupe de nouilles, le Ramen Lab d'Akira Yoshida en plein centre historique.
À Milan, de nouveaux formats de fast-food green et durables marquent la scène, respectueux de l'environnement et de la chaîne de production : on parle de Sberla, né d'une idée de Paolo Piacentini et Michela Reginato ; de Bun, la chaîne spécialisée dans le burger typiquement new-yorkais, qui ouvre une nouvelle adresse à Turin, après les quatre magasins milanais.
Autre mode tout à l'italienne, mais désormais également en expansion en Europe, les restaurants "accessibles cool", c'est-à-dire des restaurants accessibles au plus grand nombre, mais vécus par les consommateurs comme service de luxe grâce à un important travail sur l'image et la qualité de l’offre, et la diffusion d'aliments ethniques ou de formes d'utilisation de repas « all-in-one ». Dans cette catégorie, se distinguent les aliments qui doivent être consommés froids et donc ne s'altèrent pas lors de la livraison, comme les sushis et surtout le poke. Un exemple est le succès de la chaîne toute italienne Poke House, fondée en 2018 par Matteo Pichi et Vittoria Zanetti, désormais également au Portugal et en Espagne, compte désormais 200 ouvertures et une entrée en France et au Royaume-Uni prévue !
Et aussi du monde des chefs étoilés, il y a des propositions de nouveaux styles et modes de consommation. Le chef Marco Sacco propose un nouveau modèle pour inaugurer une nouvelle phase de restauration étoilée : Il Piccolino arrive au Piccolo Lago, un bistrot en plein air dans le jardin du restaurant historique sur le Lac Majeur, un lieu pour se détendre et en même temps profiter d'un repas raffiné et informel. Fabrizio Tesse du bistro historique turinois Carlo & Camillo rouvre avec la nouvelle formule : Il Carignano pop. Au menu tous les plats de la tradition culinaire, avec une proposition quotidienne du restaurant étoilé Il Carignano.
Bref, tout est prêt à redémarrer à 100%, dès le 1er juin l'offre de restauration, même en salle, sera plus variée et innovante que jamais, espoir d'une forte reprise et pour un secteur qui n'a jamais cessé de faire le cœur des Italiens et alliant l'esprit méditerranéen – le bien manger et être ensemble.
